Le vieux
En entrant dans le bureau du préfet de Madinani (région du Denguélé), on découvre que le portrait qui orne les murs, c’est toujours celui de Félix Houphouët Boigny, le premier président de la Côte d’Ivoire, plusieurs fois ministre sous la 4ème République Française. Pourtant le vieux, comme le surnomme les Ivoiriens, est décédé en décembre 1993 et depuis de l’eau a coulé sous les ponts. Henri Konan Bedié (1993-1999), Robert Guei (1999-2000) et Laurent Gbagbo (2000 - ?) se sont succédés à la présidence. C’est un peu comme si en France le portrait du Général De Gaulle ornait toujours les murs des préfectures et des mairies. Il est vrai que plus de 30 ans à la tête d’un pays, de l‘indépendance au début des années 1990, ça marque. Sans compter que ces années correspondent aux années de gloire de la Côte d’Ivoire. Le pays était stable, prospère, construisait des routes, des infrastructures, des basiliques, électrifiait à tout va. La perle de l’Afrique de l’Ouest attirait les ressortissants des pays voisins en quête de travail et de meilleures conditions de vie. Abidjan et Yamoussoukro (la ville natale du vieux dans la région des Lacs devenue capitale) affichaient des allures de grandeur aujourd’hui mises à mal par la crise. De cette époque, les Ivoiriens ont gardé un certain air de supériorité – on les appelle les Argentins de l’Afrique de l’Ouest - et la nostalgie pour le système Houphouët, aujourd’hui idéalisé.
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