Thursday, December 30, 2010

La lotería de Navidad, los Reyes Magos y la madre que los parió

Han sido unas navidades más austeras, sin regalos, sin montar pollos los días previos para comprar las últimas tonterías que le vas a regalar al uno y al otro. ¡Qué felicidad se siente, qué alivio! Uno se siente tan bien cuando no consume porque sencillamente no lo necesita. Quedarte en tu casa, tranquila, hacer otras cosas, aunque sean pelotudas pero no tener que aguantar la música tonta que suena en las tiendas, las luces artificiales, las sonrisas falsas de las dependientas. No habrá Reyes Magos tampoco este año, alca[1], al carajo con los Reyes Magos. Cómo está montado el chiringuito para que la máxima ilusión en esta sociedad española sea ganar el gordo de la lotería de Navidad y que uno esté dispuesto a tragarse un buen rato de cola en La Manolita de Madrid (donde supuestamente se compran más décimos ganadores). Cuando no es Navidad, es semana santa, feria, la primera comunión del chico o la chica, las rebajas, las vacaciones de verano, la fiesta del pueblo, moros y cristianos, los Sanfermines, fiestas de todo tipo, que marcan las etapas de la vida y los meses del año. Más rancias las unas que las otras (lo último que he descubierto, el obispillo, si no están sentados, les recomiendo un buen sillón: en Burgos y Palencia, cada 28 de diciembre, escogen a un niño para que sea el pequeño obispo de la ciudad, lo disfrazan de obispillo y lo pasean por la calle, ¿será posible? Es que ya ver a un obispo o a un papa disfrazado es para caerte para atrás, pero un niño. ¿Se ha escrito algo sobre la adicción española a los disfraces?). Todo esto, claro, amenizado a lo largo del año con futbol (la liga, la copa del rey, los pinches campeonatos europeos, el derby Real Madrid / Barça, pero esto se convierte en algo mucho peor en años de mundial, ahí sí que te quedas tonto de remate), una adicción potente a los juegos, mucha prensa rosa y la ilusión de la buena vida (en oposición al buen vivir o el vivir bien): que se puede resumir en salidas al bar, tapeo con los amigos, ropa elegante, fines de semana de ocio de vez en cuando, volar sí o sí en fechas claves como manda el calendario cristiano (tipo puente de la Inmaculada también conocido como puente de la Constitución y fin de año), el regocijo en “el esto sí que es vida”, sin preocuparte por lo que pasa en el mundo porque aquí somos tan divertidos, alegres y listos que no necesitamos saber y aprender de los demás. Vivimos tan bien en comparación con esa otra pobre gente. Además ya hemos pasado por toda esta mierda y a nosotros nos ha ido bien, ¿no veis nuestra transición modélica? Miles de personas todavía en las cunetas pero logramos salir del franquismo sin demasiados estragos (y cambios). El telediario le dedica cada noche 10 minutos al tiempo, otros 10 al futbol y demás deportes y, entre estos dos momentos álgidos del telediario de TVE, un poco de Zapatero, Rajoy y demás fuerzas políticas – el sacrosanto pluralismo mediático –, un pizca de cuan mal se vive afuera – ahí puede ser el terremoto en Haití o la inseguridad en América Latina - para que la peña se sienta reforzada, un poco de los malos de la película de acá (los dejo poner nombres) y unos reportajes de cercanía, entrevistan a dos o tres pelotudos en Utrera o en la Gran Vía de Madrid para que opinen de un tema cualquiera. Y listo. Nos quedamos tan tranquilos. En fin, para todo, la ley del mínimo esfuerzo. ¿Cómo sigue adelante este chiringuito? Pues, la verdad es que espero que le quede poco, se venga lo que se venga.

Inspirado en La Línea de la Concepción, jueves a 30 de diciembre del 2010.

PS: Para seguir a diario los sinsentidos de la sociedad española sin ver el telediario de TVE, les recomiendo la columna de Isaac Rosa en el periódico Público, uno de los pequeños placeres del día a día en España.


[1] Ver frase de Hugo Chávez en Buenos Aires hace unos años cuando mandaba el ALCA (Acuerdo de Libre Comercio para las Américas) al ca, alca, al carajo.

Sunday, December 19, 2010

Retour en Côte d’Ivoire



Quand j’ai quitté la Côte d’Ivoire en février 2009, j’avais la sensation de me lever au milieu d’un bon film et je concluais mon dernier post sur le pays en exprimant le souhait d’y retourner. Depuis octobre 2010, c’est chose faîte. Entre le 15/10 et le 30/11, j’y ai vécu six semaines de passion totale, d’apprentissages, de rencontres, de conversations à bâtons rompus sur la situation politique ivoirienne avec toutes sortes d’interlocuteurs, des politiciens, des jeunes, des badauds, des journalistes, des militants, des militantes, des préfets, des vieux (avec une mention spéciale pour les deux vieux messieurs rencontrés à Dikodougou et qui nous ont fait une analyse très perspicace de la scène politique tout en nous faisant rire aux éclats). Des moments historiques à la pelle : le « premier » passage d’Alassane Ouattara sur la RTI avec tous les Korhogolais pendus à ses lèvres, le débat entre Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara avant le 2ème tour et cette accolade sur le générique de fin, les journées du 1er et du 2ème tour de l’élection présidentielle durant lesquelles il aurait fallu être aveugle, sourd et insensible pour ne pas se rendre compte que quelque chose d’incroyablement important était en train de se passer, le meeting d’ADO avec les chefs coutumiers des Savanes, quelques conférences de presse d’une rare intensité... Les comparaisons sont odieuses mais ce processus électoral est sans conteste l’un des plus intéressants qu’il m’ait été donné d’observer, sur le podium des processus électoraux avec la Bolivie (2005) et le Venezuela (2004). En effet, les Ivoiriens étaient appelés à se prononcer sur des questions majeures – la grave crise militaire, politique, économique et identitaire et la réunification nationale, pas vraiment peu de chose - et à choisir l’orientation fondamentale de leur pays en matière d’économie, de construction nationale, de relations avec le reste de l’Afrique et du monde et ils se sont lancés dans cette entreprise avec tant d’enthousiasme qu’il était difficile de rester indifférent. De ces processus électoraux qui marquent clairement un avant et un après. Alors, bien sûr, aujourd’hui, impossible de ne pas ressentir beaucoup de tristesse, d'angoisse et une vive inquiétude devant la tournure prise par les évènements.
Quelques regrets au plan personnel mais évidemment dérisoires par rapport à ce qui se passe actuellement en Côte d’Ivoire : pas pu aller à Kong ni à Tengrela, pas visité le musée du patriarche à Korhogo, pas vraiment au clair sur ce qui se passe dans le bois sacré, pas escaladé le Mont Korhogo, pas pu dire au revoir à des tas de personnes, pas pu revoir Bernard, Justin, M. Diakité, M. Tiécoura, ces personnes qui avaient marqué mon 1er séjour en Côte d’Ivoire. Des regrets plus futiles aussi : pas vu de calao en vrai, pas pu manger le smoothie au chocolat du Cap Sud dont je me régalais lors mes passages à Abidjan, pas de réveil avec cette puissante odeur de chocolat qui emplit les narines quand on loge en zone 4 près de l’usine de traitement du cacao et qui vous fait croire que votre voisin a préparé un énorme gâteau au chocolat… Mais aussi des consolations : j’ai revu beaucoup de monde, les ex collègues, M., A., S. et E., qui se reconnaîtront, Pierre le chauffeur de taxi d’Abidjan, recommandé par Safiatou et fidèle à lui même. Puis, j’ai découvert la région des Savanes et plus particulièrement la ville de Korhogo, lieu spécial s’il en est. J’avais quitté la Côte d’Ivoire en 2009 avec le regret de ne pas avoir mis les pieds à Korhogo. J’ai finalement pu corriger ça. Korhogo, ville du nord de la Côte d’Ivoire, carrefour commercial avec le Mali et le Burkina Faso, un endroit qui méritait un post à lui tout seul, c’est clair! Alors ne cherchez pas les monuments, la beauté urbaine, tout est dans l’ambiance, les couleurs en fin de journée, le dynamisme, l’énergie qui se dégage des ses habitants, leur bonne humeur, la gentillesse, l’esprit blagueur et artiste, les personnages que l’on y rencontre et qui vous font l’honneur de vous accorder leur confiance. Si parfois, à Man, pendant les fins de semaine, je préférais ne pas mettre le nez dehors pour ne pas me laisser aller à un certain pessimisme, rien de tel dans cette bonne ville de Korhogo. Je me surprenais à toujours être d’attaque, par 35° degrés à l’ombre le plus souvent, prête à sortir, écouter les gens, discuter, marcher dans la rue, au point que le soir, soit il était difficile de trouver le sommeil tant ma tête bourdonnait d’idées, de réflexions, de commentaires écoutés dans la journée, soit il ne se passait pas 10 secondes entre le moment où je fermais l’œil et celui où je m’endormais tant j’étais épuisée par les activités de la journée. Korhogo – héritage en sénoufo – un lieu avec une énergie toute spéciale, et qui m’aura fait prendre la mesure de la richesse culturelle et politique de la Côte d’Ivoire.

Pour les photos, c’est le moment de l’hommage aux dames et aux filles!