Monday, October 30, 2006

¿Pero qué es el ayllu?


Llevo cinco meses en Bolivia y no termino de entender lo que es el pinche ayllu. A estas alturas me da vergüenza preguntar… Además las explicaciones de los nativos no siempre iluminan. Parece un concepto tan natural por estos lares. Todos los días me hablan de ayllu: quieren bajar al ayllu, recuperar el ayllu, reconstituir el ayllu. Los hay de diferentes tipos: el ayllu pre-colonial, el ayllu que ha sobrevivido hasta nuestros días, el ayllu rojo, el ayllu interno, el externo, el menor, el mayor… Pareciera ser una unidad socioeconómica, otros hablan forma de organización social y hasta de archipiélago, con ‘sistemas de reciprocidad, estrategias de redistribución y mandos políticos rotativos’. Pero no se puede, bajo ningún pretexto, confundirlo con la comunidad según uno de nuestros informantes! Seguiremos indagando sobre el ayllu y otras curiosidades locales como la marka, el suyo y sus múltiples derivados, el kollasuyo y el Tawantinsuyo, principalmente. On va pas s'emmerder, je vous le dis!

Friday, October 13, 2006

Des envies de choses simples


Au risque de lasser mon maigre public, je vais encore parler d'Haïti. Décidément la transition n'est pas simple. Ces derniers jours, en grande conversation électronique avec Natalia, Guillaume, Angela et Martin sur des envies de retour ou pas, des tas d'images ont défilé dans ma tête. Des lieux d'abord : le boulevard maritime de Cap, le rond point de la brunelade, le base chilienne de Pignon, la Kay, la Route de Delmas... Des personnages : Rudy, le fou qui dirigeait la circulation dans le centre de Cap, M. Colas, Herns... Des gestes quotidiens : se peigner les cheveux devant la baie du Cap chaque matin, prendre le volant du camionetón, faire les courses le soir chez M. Manigat, ouvrir le réfrigérateur et rapidement le refermer devant la course des cafards... Des souvenirs pas toujours agréables et de toutes façons la nostalgie s'estompe rapidement à la lecture des nouvelles haïtiennes sur la page de Radio Métropole. Je ressens, pourquoi ne pas le dire, le même dégoût que je ressentais en Haïti devant cette réalité sans issue, sans espoir. D'où la question : qu'est ce qu'il me manque de « l'île magique »? Les amis sans aucun doute, la complicité qui nous unissait, la camaraderie, les blagues de mauvais goût, pouvoir parler de tout de rien sans faire d'ajustements permanents. Et plusieurs autres choses, dont je commence à saisir l'importance et que l'on pourrait résumer par l'expression 'rôle social’, qui dans le contexte haïtien a signifié à peu près ceci : détenir un certain pouvoir, représenter une institution détestée mais reconnue, accomplir des tâches simples mais indispensables à la réalisation d’un objectif plus général. On nous a répété à l'envie que sans nous les élections générales en Haïti n'auraient pas eu lieu. Sans doute mais cela n'a rien à voir avec les personnes; d'autres auraient pu faire le sale boulot. Mais sans la section électorale, effectivement ces élections n'auraient pas eu lieu. Je crois que fondamentalement ce qui me manque en Bolivie c'est un rôle social, sentir que si je ne faisais pas ce que je fais, quelque chose ne fonctionnerait pas : un agent civique ne recevrait pas son salaire (bon, ça encore ça serait pas trop grave étant donné, rappelons le, qu'ils n'ont pas bossé!), un centre de vote n'ouvrirait pas, un procès verbal de résultats ne serait pas pris en compte. Malheureusement, avec ou sans ma présence à Sucre, l'Assemblée Constituante serait à la dérive. Ici, plus encore qu'en Haïti (et MINUSTAH n'a pourtant aucune leçon à donner en matière de coopération), je perçois la grande absurdité et inutilité de ce petit monde de la coopération, intéressé par sa propre reproduction et sa sphère d'influence, parasitaire, producteur de matrices et projets (ah les proshectitos)... Heureusement, le processus politique continue de m'intéresser, qu'il soit voué ou non à l'échec. Finalement cela a peu d'importance. Comme d'habitude ce qui va compter ce sont les petites choses apprises en chemin, les conversations, les échanges d'un bout à l'autre de l'éventail politique bolivien, les anecdotes, quelques mots retenus. Cependant, à moyen terme, j'ai envie de revenir à des choses simples : le fameux terrain, l'adrénaline qu'il engendre et les satisfactions qu'il peut apporter. En résumé, j'aimerais bien arrêter d'écrire des rapports et d'assister à des réunions tout simplement parce que mon travail ne m’en laisse pas le temps. En attendant ce moment, toutes les réflexions, tous les échanges, tous les commentaires sur ce qu'a signifié l'expérience haïtienne sont les bienvenus... A vos blogs!