Thursday, January 24, 2008

Les singes de la forêt sacrée

On pourrait aussi les appeler les singes d’à côté. Ils habitent la forêt à quelques mètres de la maison, la forêt sacrée selon les habitants du quartier, pour des raisons que j’ignore encore mais je vais me renseigner. C’est une des distractions des dimanches après-midi de Man, rendre visite aux petits singes de la forêt sacrée. On peut y aller en 5 minutes, chargé de bananes bien sûr. On frappe des mains et ils font leur apparition, ils se jettent sur les bananes, les dévorent rapidement et en réclament plus. Il y en a de toutes les tailles, ils font des acrobaties dans les branches et s’approchent des personnes sans trop de réticence. Ils sont vraiment mignons. Incapable de vous dire de quelle espèce il s’agit. Des babouins peut-être. Ils ont une longue queue à la Popi en tous cas. On se distrait comme on peut dans cette bonne ville de Man…

Saturday, January 12, 2008

Le pont Taylor

Le pont Taylor doit son nom à Charles Taylor, ex-rebelle et président libérien de 1997 à 2003, aujourd’hui accusé par le Tribunal Spécial pour la Sierra Leone. Le pont se trouve pourtant en Côte d’Ivoire, dans le département de Danané, sur la piste qui conduit à la frontière ivoiro-libérienne. Il permet de relier les villages de Gbeunta et Gouotro à Danané et Man et de là Abidjan sur route goudronnée. Pour la petite histoire, les locaux racontent que c’est pour rejoindre rapidement Abidjan que Charles Taylor a fait poser quelques planches de bois et des clous sur un pont de fortune. Depuis le pont porte son nom, officieusement. Evidemment, le pont Taylor a besoin de sérieux travaux de réhabilitation - la structure n’inspire pas grande confiance lors des passages en véhicule - mais il a le mérite de nous rappeler l’enchevêtrement des intérêts et des alliances entre le Libéria, la Côte d’Ivoire et leurs alliés ouest africains et européens au plus fort de la crise politique et militaire dans la région.

Sunday, January 06, 2008

L'harmattan

Si comme moi vous pensiez que l’harmattan était une maison d’édition française, ce post est l’occasion de faire le point. Combien de fois ai-je entendu le mot « harmattan » sans y associer autre chose que des livres sur l’Afrique et le développement ? Sans me demander une seule seconde ce que pouvait bien représenter l’harmattan? Tout en trouvant la sonorité et la combinaison des syllabes intéressantes et agréables à écouter. Rien de tel que d’être confronté à un phénomène pour essayer d’en savoir un peu plus. Pendant mon court séjour à Odienné, on m’avait parlé des effets redoutables de l’harmattan mais je n’avais écouté que d’une oreille ; je ne croyais pas trop aux brusques changements climatiques en pleine Afrique de l’Ouest. Depuis mon retour à Man, après seulement trois semaines (bien remplies) d’absence, je constate que le climat a changé. Les nuits sont franchement fraîches, la végétation s’est asséchée, les paysages ont changé de couleurs, les routes sont poussiéreuses, l’horizon est brumeux. Ce sont les effets de l’harmattan, un vent sec qui souffle du Sahara jusqu’au Golfe de Guinée de la fin novembre jusqu'à la mi-mars. Il soulève de fines particules de poussière et de sable et rend l’horizon brumeux. Il parait qu’il rend les hommes et les animaux irritables. Pour l’instant, ses effets sont appréciés : au bureau plus besoin de clim jusqu'à au moins 10 heures du matin, la maison ne fait plus l’effet d’une étuve et on supporte un petite laine le soir. L’harmattan rend, cependant, les réveils, la douche (froide) du matin et le départ pour le boulot un peu plus difficiles…