Saturday, February 23, 2008

La Côte d’Ivoire, c’est pas la France!

Cri de colère d’un jeune patriote ? D’un souverainiste énervé par la présence de l’armée française sur le sol ivoirien ? De Laurent Gbagbo au plus fort de la crise diplomatique avec la France ? Non, rien de tout cela. Simplement ma mère répondant à l’employée municipale de la ville de Vitrolles. Les élections municipales approchant, j’envoie ma mère se renseigner sur les procurations de vote. L’employée municipale qui la renseigne avait quelques années de retard sur le processus de décolonisation et sur comment va le monde en général...

- Hé bien, votre fille, elle n’a qu’à aller à la gendarmerie et demander les formulaires de procuration.
- Elle est en Côte d’Ivoire et…
- Il faut aller à la gendarmerie, pas plus tard qu’hier j’ai reçu une procuration de Fort de France.
- Oui, mais elle est en Côte d’ivoire…
- C’est bien ce que je vous dis, il faut remplir les formulaires de procuration à la gendarmerie, j’ai reçu hier une procuration de Fort de France…
- Mais la Côte d’ivoire, c’est pas la France !

Quand j’ai entendu cette histoire, je me suis imaginée dans la gendarmerie de Man réclamant aux Forces Nouvelles les formulaires pour la procuration de vote. C’est vrai que nous avons une brigade de gendarmerie dans cette bonne ville de Man. C’est le fameux copier coller qui est à l’œuvre... Houphouët Boigny voulait garder des liens étroits avec l’ancienne métropole. D’ailleurs les Ivoiriens, interrogés sur l’organisation de leur pays, répondent souvent : « c’est comme en France ». Mais de là à fournir aussi les procurations de vote pour les élections municipales françaises… Ils ont assez de chats à fouetter avec leurs élections. Pas étonnant que Sarkozy puisse prononcer des discours comme celui de Dakar si des employés municipaux français croient que la Côte d’ivoire est un département d’Outre Mer…
On pourrait bien sûr lancer le débat et se demander si Fort de France, c’est la France mais ça sera pour un autre post... Je vous laisse avec une photo du village de Silakoro dans la région du Bafing, pour si vous aviez encore des doutes sur le titre de ce message!

Monday, February 11, 2008

En San Pedro me quedo

Si tuviera que escribir un post en español desde Costa de Marfil, sería éste. El post desde San Pedro. Sin embargo, San Pedro no debe su nombre a un conquistador español que pasaba por ahí. La enciclopedia nos cuenta que fue un portugués, Soerire Da Costa, quien bautizó San Pedro hace unos 500 años, el día de San Pedro, claro, como varios descubridores tenía la imaginación limitada. San Pedro es una ciudad portuaria en el sur oeste de Costa de Marfil, cerca de la frontera con Liberia. San Pedro es en realidad San Pédro! Se pronuncia con acento francés. Es el segundo puerto marfileño, después de Abidjan, y el primer puerto exportador de cacao en el mundo. Por San Pedro sale una gran parte de la producción marfileña de cacao y mucha madera. La ciudad tiene más vida que Man debido al puerto, sin tener muchos atractivos, aceras destrozadas (pero aceras), restaurantitos, tráfico, muchas bicicletas, puestecitos en la calle, bancos con cajeros automáticos, mucho polvo. Un vuelo diario entre Abidjan y el aeropuerto local para los empresarios europeos o gringos que quieren evitar las 5 horas de carretera y los numerosos baches. Pero tiene el mar y esto, después de pasar un tiempito en Man, vale mucho! Basta con ver el mar para que le entren a uno ganas de quedarse en San Pedro… La cerveza, Flag o Tuborg, sabe mejor con los pies en la arena. La desconexión se hizo en unos minutos apenas y el corto fin de semana en San Pedro fue aprovechado a lo máximo.

Friday, February 01, 2008

Copier coller

Ce n´est pas ce panneau de fin d´autoroute qui a inspiré ce post mais il vient parfaitement l’illustrer. Ce panneau se trouve à la sortie de Yamoussoukro sur la route de Daloa. D´aucuns penseraient qu´effectivement une autoroute termine à cet endroit. Pas du tout. Le tronçon de route entre je ne sais plus quel bled et Yamoussoukro est le pire tronçon, étroit, sans panneaux de signalisation, plein de nids de poule, enfin rien à voir avec une autoroute. Certes, Yamoussoukro a de belles avenues mais de là à parler d´autoroute il y a un pas. Alors, pourquoi un panneau d´autoroute là? Une explication toute simple. Après la construction de l´autoroute Abidjan, il restait quelques panneaux en rabe (la compagnie d´autoroute avait peut être fait un pris de gros) et on a décide d´en mettre un ici parce que ça faisait bien. L´explication parait loufoque mais elle n´est peut-être pas aussi éloignée de la réalité que vous ne le pensez. Je dis ca parce que l´autre jour une institution ivoirienne m´offre un calendrier. Très contente, je commence à planifier mes vacances. Au début, je trouve un peu bizarre que le 11 novembre soit aussi jour d´armistice en Côte d´Ivoire mais je me dis qu´à l´époque le pays était sous domination française, alors pourquoi pas. Mais quand je vois que le 14 juillet apparait comme la fête nationale, là je me dis il y a un problème. En fait, le calendrier est tout simplement un calendrier français imprimé en vert et orange, les couleurs nationales ivoiriennes. Un copier coller d’un calendrier français avec un peu de vert, un peu d’orange et le tour est joué, vous avez un calendrier ivoirien ! Ce calendrier est placardé dans tous les bureaux pour aider les administrations à s´organiser. Vous me direz les différences sont minimes… Dans les registres politiques et institutionnels, on a aussi de beaux exemples de copier coller. Les représentants de l´administration centrale sont des préfets, l´institution qui veille à la constitutionnalité des lois est le conseil constitutionnel, les magistrats portent de belles robes noires en pleine brousse et par 40 degrés à l’ombre. Evidemment l´institution passe ensuite par la moulinette ivoirienne et ça vous donne des préfets autrement plus sympas et plus détendus que les Français, moins récalcitrants que les Boliviens, des panneaux de fin d´autoroute là où il n´y a jamais eu d´autoroute. Le copier coller a son charme mais il faut avouer qu´au début ça surprend un peu.